Musée des beaux-arts / Pau : trésors graphiques

Des estampes d’Henri Matisse, des dessins d’Henri de Toulouse-Lautrec ou encore des lithographies de Pierre Soulages… : à en juger par les œuvres qui habillent actuellement les murs du musée des beaux-arts, l’exposition temporaire « Trésors graphiques » porte bien son nom. Présentée jusqu’au dimanche 23 mars, celle-ci propose une sélection des plus belles pièces d’arts graphiques de la collection du musée, les arts graphiques désignant l’ensemble des créations sur papier (estampes, dessins, pastels).

Les Baigneurs de Paul Cézanne

Outre les artistes cités plus avant, les amateurs d’arts apprécieront également de découvrir les œuvres de Paul Cézanne, Georges Braque, Kees Van Dongen, George William Thornley Thistlewood ou encore Louis John Rhead. Parmi celles-ci, on s’attardera sur Les Baigneurs, une estampe de Paul Cézanne qui n’est pas sans rappeler deux de ses peintures intitulées Baigneurs au repos et conservées au musée d’art et d’histoire de la Ville de Genève et à la Barnes Foundation de Philadelphie en Pennsylvanie. À partir de 1870 et jusqu’à la fin de sa vie, Paul Cézanne multiplie en effet les compositions ayant pour sujet des baigneurs ou des baigneuses.

Henri Matisse, Nu dans un intérieur © Reproduction MBA Pau

De Matisse à Toulouse-Lautrec

On peut également s’arrêter sur L’Aurore d’Henri Matisse, qui témoigne de son travail de recherche autour du nu féminin et de la relation particulière instaurée avec ses modèles. De cette estampe exposée au musée des beaux-arts de Pau, également présenté en Angleterre, au Tate Modern et à la National Gallery, le peintre et sculpteur français réalise une sculpture en bronze : Nu couché (Centre Pompidou, 1907-1908). Difficile également de ne pas se pencher davantage sur la pièce Yvette Guilbert, ce fusain signé Henri de Toulouse-Lautrec qui met en scène l’artiste du Moulin Rouge, source d’inspiration récurrente du peintre avec sa silhouette reconnaissable entre toutes et ses gants noirs. Par ses représentations, parmi lesquelles cette œuvre, Toulouse-Lautrec contribuera à assurer la postérité de la « diseuse » qui devient une effigie du Paris de la Belle Époque.

La plupart des trésors présentés le sont pour la première fois

Des « merveilles » dévoilées

Constituée par des achats, des legs et des dons, la collection d’arts graphiques du musée est composée de 2 107 œuvres majoritairement françaises et datées principalement des XIX^e et XX^e siècles. Des œuvres, par ailleurs qualifiées de « merveilles » par l’équipe du musée des beaux-arts, qui précise que « la plupart des trésors présentés ici le sont pour la première fois ». « L’opération réglementaire de récolement menée ces dernières années a permis de découvrir ou redécouvrir certaines d’entre elles », se réjouit-elle ainsi. Ce chantier de récolement consiste à contrôler la présence des œuvres inscrites sur les registres d’inventaire : il permet de dresser la liste des objets manquants et d’inscrire les œuvres non portées à l’inventaire mais bien présentes dans les collections. Ainsi, pour le musée des beaux-arts, outre le caractère exceptionnel de cette exposition, « Trésors graphiques » est également « un témoignage du travail de l’ombre, des métiers et des missions des musées, aussi méconnus que fondamentaux ».

Paul Cézanne, Les Baigneurs © Reproduction MBA Pau