Christophe Duthilleul, directeur depuis 2020, et son adjointe Céline Rapin, qui travaillent avec cinq agents, ont noué de bonnes relations dans des réseaux et des fédérations bien implantées, « avec des dirigeants abordables parce qu’à la tête d’affaires familiales, des dynamiseurs et des exemples, comme Raymond Hammel qui partage et transmet dans son incubateur H24 ».
Capacité d’adaptation
« La Dordogne se caractérise par de belles réussites sur toute la palette des activités, une économie diversifiée qui ne dépend pas de centres de décisions extérieurs et qui irrigue l’ensemble du département. » La Banque de France, qui analyse la solidité financière des entreprises (capacité à honorer ses engagements à l’horizon de trois ans), constate qu’il n’y a pas beaucoup d’aventurismes en Dordogne, « plutôt des ETI gérées avec des risques mesurés, dans un souci de transmission ». L’adaptation post-Covid révèle « de bonnes surprises de résilience : les entreprises ont profité de ce temps pour des décisions bénéfiques sur la durée », avec des dirigeants vraiment aux manettes, « celles entre d’autres mains étant plus fragiles ».
Dès qu’on arrive à connecter enseignement et entreprises, il y a des débouchés, comme avec le cluster Cuir à Thiviers
Les fleurons Ayor, Novi, Vigier…
Au top des fleurons du Périgord figurent le groupe Ayor (robinetterie) qui investit 15 millions d’euros sur son site de Marsac, le groupe Novi (ex-Beauty Success), Agema et Vigier pour la construction, ou encore les très spécifiques Chaux de Saint-Astier. Les filières industrielles électronique et électrotechnique, liées au secteur aéronautique, sont bien représentées avec Inovelec, Cofidur ou la Fedd. Si le rebond des dirigeants après l’enchaînement de crises a marqué Christophe Duthilleul, il note depuis « beaucoup de fatigue et d’inquiétude ». Son adjointe ajoute que les experts-comptables sont pressés par leurs clients de sortir les comptes 2023.
Baisses de consommation
Interrogeant un même panel de 45 dirigeants chaque mois, avec deux fois par an une enquête de conjoncture élargie à 400 entreprises, l’institution dégage les grandes tendances de l’économie locale. Les filières traditionnelles bois, papier, carton, avec le fort impact de Condat, subissent la baisse générale de consommation et la crise de l’énergie. « L’agroalimentaire a marqué le pas, qu’il s’agisse de production laitière ou de viande, avec une baisse générale des volumes, « ceci après deux années marquées par la crise aviaire ». Les filières bio, très présentes en Dordogne, ont aussi perdu des parts de marché avec la baisse de pouvoir d’achat. « Les secteurs les plus proches de la consommation ont souffert. »
La construction traverse une période compliquée, « avec des prix tirés vers le bas et des carnets de commandes réduits », le créneau de la rénovation demeure actif tout comme la commande publique, mais l’investissement industriel a ralenti. « Quelques acteurs extérieurs viennent chercher des marchés ici et déstabilisent l’équilibre local. »
L’industrie sollicite l’intérim en raison d’une inadéquation main-d’œuvre-demande, le monde agricole et le tourisme composent avec la saisonnalité. « La Dordogne compte parmi les destinations qui ont le mieux rebondi après la crise sanitaire, cela laisse place à de nouveaux produits et modes de visites. » Ce secteur florissant porte des progressions de sites mais les changements de comportements, via des plateformes bien connues, pèsent sur l’hôtellerie-restauration.
L’intérim souffre particulièrement depuis quelques mois
Attractivité de la tech
« Autour d’H24 et de la French Tech naissent des start-ups comme Greenscope ou RunnrZ avec une visée nationale « et une dynamique qui aimante ici d’autres activités : ces créateurs sont souvent accessibles pour échanger avec d’autres porteurs de projets. » Des entreprises traditionnelles les accompagnent aux côtés de structures comme la pépinière Cap@cité ou Initiative Périgord.
Une aide active
La Banque de France assure une médiation entre les entreprises et les banques pour accompagner un financement de prime abord refusé. Et le correspondant TPE-PME reçoit les dirigeants en cas de difficulté (gestion, trésorerie, financement, découragement…) pour trouver des solutions avec son réseau.
Cotation
1 900 entreprises (sur 12 000) ont un CA de plus de 750 000 euros et sont cotées par la Banque de France, qui va ouvrir un portail d’ici l’été pour permettre aux dirigeants de consulter directement les informations qui les concernent et un diagnostic gratuit. Cette cotation attribuée sur une échelle de 20 crans allant de 1 + (excellent) à 8 est accessible aux banques. 60 % des entreprises sont bien notées.